
RÉPERTOIRE DES ŒUVRES
Le répertoire des œuvres connues de Jean-Julien Denisse commence principalement après l'occupation allemande de la Première Guerre mondiale; il a alors une cinquantaine d'années.
Sa fille ainée, Anne-Marie, raconte : "J'avais cinq ans le jour où les allemands entrèrent dans Saint-Quentin. Je m'en souviens comme si c'était hier. Il nous fallut partir, nos parents laissant tous leurs biens.(....) Maman me parlait d'un piano table en bois de citronnier jaune d'or, très ancien, d'une commode Boule et tant d'autres choses. Naturellement ils avaient essayé, avant leur départ, d'en camoufler le plus possible : argenterie dans la citerne et toutes les toiles de papa dissimulées dans un double plafond dans son atelier au dernier étage de la maison.
À ce moment là il ne peignait que des portraits, entre autres un portrait de maman en pied, grandeur nature, que les parents ont regretté toute leur vie, car évidemment à la fin de la guerre, quand papa est retourné à Saint-Quentin, il n'a plus rien retrouvé.
Avec un courage inoui, nos parents sont repartis à zéro. Mais cependant depuis cette époque, complétement démoralisé, il n'a jamais plus fait de portraits mais uniquement des paysages et des natures mortes".
Texte extrait de "Grand-mère et l'Affaire Stewart" par Anne-Marie Guinochet. (Nanine Denisse)
Toutefois, J.J. Denisse a encore peint quelques portraits de sa proche famille, sa femme et ses enfants.
La période avant la Première Guerre mondiale.
Le musée des beaux-arts Antoine Lécuyer conserve deux œuvres de Jean-Julien Denisse, sans doute acquises à l'époque où le peintre vivait à Saint-Quentin, à la veille de la Première Guerre mondiale.

LECTURE
Avant 1909. Huile sur toile. H.95 x L.59 cm.
Signé en bas à gauche.
Provenance inconnue, fond ancien du musée.
Exposition : 1901, Paris, SNBA, n°277,
Saint-Quentin, n°5.
Selon Hervé Cabezas (2002.p.25), ce tableau
l'un des rares portrait de Denisse, pourrait avoir été acheté directement à l'artiste lorsqu'il résidait à saint-Quentin entre 1909 et 1917.
Oeuvre de la période parisienne, si l'on en croit l'adresse de l'artiste inscrite sur le châssis, elle a donc été exécutée avant 1909 et pourrait être la toile intitulée Lecture et exposée au salon de la SNBA de 1901 (n°277).
Cependant, en 1913, selon l'ouvrage de référence de U.Thieme et F.Becker, l'œuvre du Salon est indiquée comme appartenant à un avocat bordelais. Le tableau présenté ici serait donc soit une seconde version de Lecture, soit un tableau différent portant le même titre. À moins d'envisager l'hypothèse que le tableau soit revenu chez l'artiste après 1913 et que celui-ci l'aurait alors donné ou vendu au musée de Saint-Quentin.
De profil, comme interrompu dans sa lecture, le modèle tourne la tête vers le spectateur. Le bas du tableau est inachevé et le fond ainsi que la figure féminine sont traités d'une façon extrêmement légère dans un camaïeu de tons assourdis beiges, gris et vert. La femme est entourée d'une sorte de halo fait de petites touches mauves, roses et jaunes qui contribuent à donner au tableau un atmosphère symboliste. AR
© Musée des beaux-arts Antoine Lécuyer. Photo : Gérard Dufrêne.
LA MARELLE
PARIS
JARDIN DU LUXEMBOURG
Vers 1906
Huile sur carton
Environ 25 x 35 cm
Signé en bas à droite

© Musée des beaux-arts Antoine Lécuyer. Photo : Gérard Dufrêne.



PORTRAIT
Huile sur toile signée en bas à droite.
Selon l'antiquaire allemand qui l'avait mis en vente, il proviendrait du château de De Dankern (Basse Saxe).
Il pourrait peut être faire partie des tableaux volés par les allemand pendant la Première Guerre mondiale.

La période après guerre




Nous pouvons classer Jean-Julien Denisse comme étant un artiste Postimpressionniste personnel.
Le postimpressionnisme personnel n'est pas un mouvement conscient et unitaire, mais c'est un état d'esprit répandu en Europe.
C'est donc une appellation forcément floue et plurielle, qui englobe des dizaines de courants et de styles, terme que des critiques vont appliquer, avec le recul, d'abord à Paul Cézanne, puis à Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Henry de Toulouse-Lautrec ou Georges Seurat, pour les peintres français les plus connus.
De cette période, plus de 600 tableaux sont répertoriés, comprenant également quelques esquisses ou études.



Un exemple "esquisse", "étude" et "tableau définitif" pour "À l'ombre des maisons (Villefranche), peinture sombre rue du poilu". 21 x 26 cm. 1922.


Paysage rouge, étude pour le "Printemps doré" 1929 Phare dans la brume (esquisse)
Après 1930, certaines études de Jean-Julien Denisse se simplifient presque jusqu'à l'abstraction.


