
À propos des expositions de
JEAN - JULIEN DENISSE
Bien qu'il ait beaucoup exposé, les archives des expositions de J.J. Denisse sont assez rares.
Les traces retrouvées sont principalement celles "du Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts où il exposa régulièrement de 1899 à 1936, celles du Salon des Indépendants de 1906 à 1936, ainsi qu'au Salon d'Automne". (1)

En 1926, il participe à la grande "Exposition Rétrospective 1884 a 1914" de la Société des Artistes Indépendants en exposant quatre toiles "d'avant-guerre" et deux toiles "d'après guerre".



"Crée en 1903, au Petit Palais à Paris, par quelques amis en réaction avec l'académisme régnant, le Salon d'automne s'est imposé comme acteur et témoin essentiel de l'émergence des plus importants mouvements artistiques du 20ème siècle.(2). Nous n'avons pas encore de certitude sur les années où J.J.Denisse y a participer. Des recherches sont en cours. Photos des couvertures de catalogues : archives du Salon.
Il exposa également très régulièrement aux Salons de la Société des Beaux-Arts de Nice de 1926 à 1938 dont il fut, certaines années, membre du conseil d'administration.




Textes extraits de "LA SOCIÉTÉ DES BEAUX-ARTS DE NICE DANS L'ENTRE-DEUX-GUERRES : UNE INSTITUTION PRIVÉE VOUÉE AUX ARTS PLASTIQUES" par Doct. SLIM JEMAI.

Le 34ème salon en 1928. Le premier salon de la Société des Beaux-Arts de Nice dans la nouvelle salle Brea. Photo "Société des Beaux-Arts de Nice", Méditerranea, mars 1928, page 88.
Pour l'instant, plus de trace d'expositions personnelles hormis un texte extrait d'une préface à un catalogue :
"Voici des peintures, paysages et fleurs qui font éclater à tous les yeux cette définition de l'art : La Nature plus un homme. La vérité de cette expression est clairement développée par l'examen des oeuvres dans lesquelles Julien-Jean Denisse s'épanche. Le peintre prend le prétexte d'un matin bleu, d'un soir orangé, d'un buisson tout fleuri de roses. Avec la sûreté de métier qu'il a appris par un labeur intelligent, il raconte son âme et ses émois. Il fixe son idéal. Celui de Denisse est très haut et pur. Il voit les choses (grandes étendues de pays ou de mer, petit et charmant univers composé de trois fleurs dans un pichet de grès) avec leur enveloppe mystérieuse, le reflet du miracle créateur, si senssible aux êtres très raffinés ou très près de l'origine. Par l'émotion qui l'emplit et qu'il traduit, Denisse est de ceux-ci et son ingénuité est admirable."
Georges Avril.
Quelques écrits à propos des peintures de
JEAN - JULIEN DENISSE
"Le matin qui nous rend la nature si fraîche et comme nouvelle est le moment qu'il choisit de préférence pour y prendre sont inspiration, et que je comprends bien son goût pour ces premières heures du jour ! Les arbres, les eaux, les brumes, sont alors des créatures si franches et si pures, qu'en approchant d'elles, nous retrouvons l'innocence. On ne hante pas en vain les forêts et les rivières. On ne se lève pas en vain dans la nuit pour aller chercher l'aube sur les collines : il nous vient de la rosée, du brouillard, du feu soudain du ciel, un enthousiasme qui nous rend la jeunesse."
Emmanuel De Thubert. La Douce France.

LE LOUP, EAUX PRINTANIÈRES. Huile sur toile. 55 x 46 cm. 1932.

"Denisse, subtil visionnaire, entrevoit le mystère des formes à travers le voile de son rêve. Il en perçoit l'âme, les accents doucement lumineux, les ombres transparentes, les tonalités musicales, assourdies par l'éloignement. Ses paysages ont le charme pénétrant des plus tendres balbutiements de Verlaine. Mais cette peinture raffinée, immatérielle, paraîtra bien idéale à quelques-uns...
Qu'importe ? Le rêve n'est-il pas aussi vrai que la vie ?"
Paul Berthelot. La Petite Gironde
ROSÉE MATINALE, CAP D'ANTIBES. Huile sur bois. 26 x 20 cm. Signé en bas à gauche.

LE CABANON. Huile sur bois. 18,8 x 18 cm. Signé en bas à droite. Daté 1930..
"J.J. Denisse, qui chante souvent le poème des eaux et des ciels mouvants, sait aussi faire parler avec bonheur le visage vénérable et presque humain des vielles maisons,sur lesquelles un gai soleil fait jouer un sourire émerveillé."
Robert Lestrance. L'Essor Niçois.
"I notice in passing a very pleasing picture of fair "Leisure" by M. Jean Denisse, which ought to have been better hung."
Pierre Weber. New York Herald
"Un art tout de sentiment, tout d'expression délicate, distingue M. J. Jean Denisse."
Sarradin. Le Journal des Débats
"L'attachant de l'oeuvre Denisse, c'est qu'elle reste originale sans s'asservir à une formule. Il y a une étonnante variété d'interprétation dans ses tableaux. De la mollesse à la dureté, l'artiste ne manque pas une étape, et, presque toujours, s'attarde heureusement à mi-chemin. Où il excelle, c'est dans ces paysages de demi-jour ou de brumes radieuses; là, il donne des impressions d'une infinie délicatesse : par une interprétation perçante, il ouvre sur la nature des jours tendres et poétiques; on sent dans ces toiles l'émotion du peintre".
Henry Déix. L'aloés.

ILE Ste MARGUERITTE. Huile sur bois. 14,8 x 11,7 cm. Signé en bas à droite. Daté1932.

"Un artiste tout de tempérament, qui voit et sent d'une façon particulière, doit, semble-t-il, peindre d'une manière qui lui soit propre. Tel est le cas de Denisse. Dans l'épître à Pison, Horace déclare, non sans raison, qu'il est une ressemblance intime entre l'état du peintre et celui du poête : "Ut pictura poesis...", dit-il. Denisse nous prouve la vérité de cette affirmation"
J.de P. Journal des Arts.
St.JEAN CAP FERRAT. Huile sur carton pochade. 17 x 24 cm. Signé en bas à droite. Daté avril 1909.
Annoté au dos : Déjeuner avec Laure et Paul Steck à St.Jean Cap Ferrat.
"Sur de solides constructions colorées, M.Denisse aime à semer de subtiles nacrures. il s'égaie aux irisations imprévues; il surprend les frissons furtifs et l'étincelle qui pétille. Il cause avec les buissons; il écoute le chant des joyeux des frondaisons dans l'air limpide. Leurs plaintes réprimées quand la nuit va venir ou que passe un nuage." Paul Audra. L'Aloès.
"Encore une révélation, M. Denisse se révèle peintre de fleurs, très délicat ; ses dahlia jaunes sont d'une poésie très pénétrante".
Hervier. L'intransigeant.
"Denisse est un paysagiste original qui comprend à merveille la poésie de la nature aux époques, aux heures qui s'achèvent. Sa mélancolie sans aucune fade sentimentalité est extrêmement communicative".
Chassevent. Les Salons.
"Jean Denisse, merveilleux interprète du charme crépusculaire qui rompent, par moment, les formes humaines, et dont les toiles exquises vous rafraîchissent l'âme et le cœure, comme une fenêtre ouverte sur la nature console des poussières et du bruit de l'usine". Myra. Signal.
"J'entends souvent louer la peinture de Denisse. On dit qu'un objet peint par lui ne peut plus apparaître autrement qu'il ne l'a représenté, tant il est justement peint. Il appartient, en effet, à l'art véritable d'imposer des images avec autant de force que la réalité". Emmanuel de Thubert. La Douce France.
"Je fonde de grands espoirs sur M.J-Jean Denisse qui a bien du talent. Ses soirs évoquent, sous leur voile de brume, de silence et de lune,les vers admirables de Shelley, où il décrit un monde poétique "fait de musique, de lune et d'âme". Nous aurons, sans doute un jour, à parler longuement de lui."
Grappe. L'Événement.
"Tendres regards, mots accueillants, caprices, bouderies, boutades enjouées et répliques mordantes, et puis le franc baiser, la loyale chanson. Ces peintures, alertes et nerveuses, rapides, spirituelles, ont la diversité, la fantaisie, l'éclat d'une conversation colorée d'un poète avec la nature". Paul Audra. L'Aloès.
(1). Texte extrait de la biographie de Julien-Jean-Baptiste Denisse pour l'exposition "Des Amitiés Modernes" 2002., page 104. Musée Antoine Lécuyer. 02100. Saint-Quentin.